Jean-Noël ORY

Professeur des Universités en Sciences de Gestion à l’Université de Lorraine au sein de à l’IAE Nancy School of Management et chercheur au Centre Européen de Recherche en Economie Financière et Gestion des Entreprises, Jean-Noël ORY assure actuellement la responsabilité de la mention de master Finance de l’Université de Lorraine et celle de Directeur de l’Ecole Doctorale SJPEG (Sciences juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion).

Ses thématiques de recherche principales en partenariat avec d’autres enseignants/chercheurs ou sur lesquelles il encadre des doctorants portent notamment sur :

– le rôle et l’impact du rating et des agences de notation (de crédit et extra-financières) au sein de l’industrie financière et leur régulation.

– la structuration de l’industrie bancaire et son évolution dans un environnement en mutation.

Ses travaux se concentrent notamment sur l’organisation, la gouvernance, la performance et les risques des groupes bancaires « coopératifs » versus « à capital-actions » ; il s’intéresse par ailleurs à l’émergence d’acteurs nouveaux dans l’industrie bancaire et financière, concurrents ou complémentaires (plateformes de crowdfunding, fintechs…), ainsi qu’aux modes de régulation bancaire.

« Plusieurs raisons, liées essentiellement à mes thématiques de recherche, expliquent mon intérêt de rejoindre la chaire EFNUM :

La première raison est liée à une thématique de recherche que j’affectionne particulièrement, puisqu’elle m’a accompagné au long de ma carrière : l’analyse comparée de l’organisation, du mode de gouvernance et des performances/risques comparées des groupes bancaires « coopératifs » versus « à capital-actions ». Si le degré d’hybridation du modèle coopératif dans le secteur bancaire et son degré de convergence vers le modèle dominant de la banque « à capital-actions » s’avéraient jusqu’à récemment différents selon les pays et les groupes bancaires, force est de constater que la théorie financière comme la communication financière de ces banques faisaient de leur structuration, de leur présence sur le territoire et de leur « relation au client » des variables de différenciation.

Les banques S.A comme les banques coopératives doivent pourtant, l’une comme l’autre, relever les défis du « monde digital » : modification des pratiques des clients, mais également de l’offre des services bancaires qui elle-même fait évoluer les comportements, évolution des métiers bancaires, arrivée de nouveaux acteurs en marge de l’industrie bancaire (fintechs, plateforme de crowdfunding …) qui peuvent être tantôt complémentaires, tantôt concurrents.

La question d’intérêt principale serait alors d’analyser dans quelle mesure les banques S.A et coopératives sont confrontées ou non aux mêmes challenges et d’évaluer leur degré d’adaptation, voire de résilience. En particulier, il conviendrait d’étudier si les caractéristiques du modèle coopératif dans la banque (et ses avantages comparatifs supposés) demeurent encore compatibles avec le mouvement de « digitalisation et de numérisation » qui touche le secteur bancaire.


Entre autres, il semblerait particulièrement adapté à la chaire EFNUM – qui ambitionne de développer des relations avec les praticiens du secteur bancaire – de confier ce type d’études à un.e doctorant.e, car le sujet nécessiterait pour partie une « approche-terrain » qui serait rendue optimale par la collaboration avec les réseaux bancaires intéressés (dans l’idéal avec un.e doctorant.e en convention Cifre).

La seconde raison est relative aux travaux déjà bien amorcés par le biais de collaboration avec des collègues et des doctorant.es/docteur.es portant sur le rating et le rôle des agences de notation. Les agences de notation de crédit forment une composante indissociable de « l’industrie bancaire » et leur activité n’a cessé de se développer durant les dernières décennies, notamment par la « mise en avant » de leur rôle au sein du dispositif prudentiel bancaire, mais également leur implantation ou développement dans d’autres pays/territoires.

La notion même de rating s’est étendue, aussi bien au rating interne des banques qu’au rating sociétal et environnementalou qu’au rating des fonds d’investissement.

Le lien entre cette thématique et la chaire EFNUM s’avère double : il questionne d’une part plus encore le rôle de tels intermédiaires « de marché » dans un monde « numérisé » où la circulation de l’information est plus rapide et semble plus disponible, alors même que leur raison d’être reposait sur l’hypothèse que les agences de notation disposaient d’une information « privée et idiosyncratique ». Les agences de notation sont-elles encore nécessaires à l’heure où l’information qu’elles diffusent peut être reproduite, voire diluée par la multiplication des évaluations et autres opinions émises par d’autres acteurs ? Paradoxalement, ou est-ce en réaction, l’information numérique (et notamment les historiques de notation) mise à disposition par les agences de notation semble se raréfier au fur et à mesure des années, ce qui tend à montrer que l’accès à ces données possède une valeur et, à leurs yeux, doit être protégée. D’autre part, force est de constater que la production de ratings, de quelque nature que ce soit, reste intimement liée à la numérisation et à la digitalisation des données : non seulement parce que la divulgation de rating consiste intrinsèquement à synthétiser en une donnée synthétique et quantitative (même lorsque l’échelle de rating est une échelle alphabétique) des informations plurielles, tant quantitatives que qualitatives, mais également parce que le processus de modélisation de ces informations pour parvenir au rating repose sur l’utilisation de données, de modèles et d’algorithmes ».

Jean-Noël ORY

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